L'hôtel de ville de Bergues et l'Eglise d'Hesdin lauréates du Loto du Patrimoine

L’hôtel de ville de Bergues et l’église Notre-Dame d’Hesdin viennent d'être retenus par la fondation du patrimoine parmi les 100 nouveaux monuments en péril qui vont profiter du loto du patrimoine 2023.

La vente des tickets a débuté ce lundi. Les sommes récoltées grâce aux jeux et tirages vont bénéficier à ces monuments en péril dans le cadre de travaux de rénovation. 18 sites emblématiques, déjà retenus, bénéficieront aussi de ces fonds.

Vendu 15 €, chaque ticket offre la possibilité aux joueurs de remporter jusqu’à 1.5 million d’euros. La fondation du patrimoine toucher1,83 € par ticket acheté. 7 tirages du loto, dont un super loto sont également proposés entre le 4 et le 16 septembre, date des journées européennes du patrimoine.

L’hôtel de Ville d’Hesdin :

L’Hôtel de ville de Bergues est de style néo renaissance. Il évoque un édifice disparu et reconstruit au XIXe siècle. Les maçonneries sont composées de matériaux locaux calcaires marbriers des carrières de la côté, pierre de taille du Hainaut. Le sous-sol partiellement enterré a servi de réserve d’eau de deux étages nobles et de combles. Une partie de la couverture comprenait un éclairage zénithal permettant la mise en valeur des collections de l’ancien musée et du salon de réception principal ou salle du conseil municipal.

L’Hôtel de Ville a été reconstruit en conservant une petite partie des éléments architecturaux de l’ancien édifice datant du XVIIe siècle et qui a disparu la partie Renaissance flamande. La configuration du lieu a été établie au XIXe siècle. A l’intérieur de l’édifice, les archives ont pris la place des tableaux au nord du bâtiment et les verrières permettant un éclairage zénithal ont été fermées mais les fonctions restent proches de la volonté d’origine.

L’Hôtel de ville de Bergues possède une couverture vétuste et ancienne comportant ponctuellement de l’amiante. Cette couverture n’est plus parfaitement étanche. Les charpentes ont été́ vérifiées, il y a quelques années. Rétablir l’étanchéité́ est primordial car l’édifice héberge un décor, du mobilier et des archives. Les chéneaux actuels n’apportent pas l’étanchéité́ voulue et contribuent à une dégradation de l’édifice. Enfin, les maçonneries de pierre de taille : obélisques et garde-corps de la partie supérieure sont en mauvais état. Certaines portions sont manquantes alors que d’autres menacent de chuter sur le domaine public. Il convient de traiter l’ensemble de ces éléments pour parvenir à un état satisfaisant de restauration. Ces travaux seront l’occasion d’apporter une isolation des combles qui est totalement absente. Une partie de l’éclairage zénithal sera conservée sous la forme de verrières afin de permettre, à l’avenir de remettre en fonctionnement les dispositions initiales de l’édifice.

PROJET DE VALORISATION

Le projet vise à assurer la sécurité du public aux abords de l’édifice tout comme le bon fonctionnement de ce dernier sans poser de difficultés lors des phases ultérieures d’intervention sur l’édifice. Le point de départ du projet a été une réflexion autour du fonctionnement des archives intercommunales abritées par la commune dans l’une des grandes salles de l’étage noble. Les objectifs de ce projet permettront une meilleure conservation et une meilleure mise à disposition / consultation des archives. L’accueil du public, le fonctionnement des services et des élus dans la mairie seront repensés. Les principaux objectifs retenus sont les suivants : la libération de l’ancienne salle des tableaux qui sert actuellement de stockage pour les archives intercommunales, la réinstallation des archives dans les sous sols réaménagés, la mise en accessibilité handicapé de l’ensemble des niveaux grâce à l’installation d’un ascenseur et de passerelles, la réorganisation des espaces et services pour rouvrir le RDC à la population de manière plus libre.

L’hôtel de Ville d’Hesdin :

Intimement liée à l’histoire mouvementée d’Hesdin, l’église est le premier bâtiment public à être construit sur l’ordre de l’empereur Charles Quint, après le siège, la ruine et la reconstruction de la ville. Démarré en 1564, le chantier de l’église illustre cette histoire et mélange des influences multiples. Restaurée au XIXe siècle par l’architecte hesdinois Clovis Normand, elle présente aujourd’hui un état de péril immédiat qui accélère le démarrage d’une campagne de restauration d’envergure.

Par son histoire particulière, les formes architecturales n’en sont que plus remarquables. Au centre de la façade, le portail Renaissance aux inspirations italiennes forme un arc de triomphe à la gloire de l’empereur, alors que le reste de l’édifice présente une architecture gothique flamboyante plus traditionnelle et locale, style majoritaire de l’époque transposée sur un modèle hérité de la «hallekerke» flamande, pourtant rare en cette partie de l’Artois. Les influences architecturales s’y rencontrent pour placer cette église à la fois comme un modèle atypique et illustrant parfaitement les enjeux de son territoire.

L’église d’Hesdin, restaurée au XIXe siècle et épargnée par les conflits mondiaux du XXe siècle, n’a pas connu de restaurations importantes depuis la campagne de travaux menées par Clovis Normand. Une étude sanitaire a permis de mettre en lumière l’état de dégradation généralisé à l’ensemble de l’édifice. De nombreuses fissures sont apparues au fil des décennies sur plusieurs parties de l’édifice et la dégradation de la couverture entraîne avec elle les bois de charpente qui menacent l’ensemble de l’édifice. En novembre 2022, une partie des voûtes se sont affaissées à l’intérieur de l’édifice, ordonnant une action urgente. Après une première phase concernant les travaux d’urgence de révision des couvertures, de mise en sécurité intérieure et de restauration des voûtes, la suite des travaux se prolongera par la restauration de la façade (hors portail) et ses retours, parties concernées par de lourds travaux de maçonnerie.

PROJET DE VALORISATION

L’église d’Hesdin s’inscrit dans une dynamique municipale et intercommunale tournée vers la valorisation du patrimoine afin de former une véritable porte d’entrée du territoire des 7 Vallées : un secteur rural traversé par la Canche, au patrimoine remarquable, souhaitant s’inscrire comme destination touristique majeure du Pas-de-Calais. Ce plan pluriannuel de restauration du patrimoine permettra de sauver les édifices emblématiques, de valoriser ce riche patrimoine et de participer à la redynamisation de ce secteur rural du Pas-de-Calais.